Parole de lauréate : Camille Verduzier

Camille Verduzier

Entretien avec Camille Verduzier, fondatrice d’une association lauréate du Prix Galien

Architecte de formation, Camille Verduzier a fondé une association en mémoire de sa fille, emportée par une leucémie. Lauréate du Prix Galien dans la catégorie Accompagnement du patient, elle partage ici sa vision de l’innovation, son rapport personnel à la santé, et son message à ceux qui hésitent à candidater.

Qu’est-ce que représente pour vous le Prix Galien ?
Avant tout, c’est une reconnaissance dans le milieu médical. Je viens d’une famille de médecins et de professeurs de médecine, donc pour moi c’était aussi une manière de valoriser mon action au sein de cette communauté, avec un regard attentif sur une initiative humaine et concrète.


Le prix a souligné l’attention particulière qu’on porte aux familles que nous soutenons. Dans un contexte où tout va très vite, revenir à quelque chose de plus humain, plus personnalisé, est une vraie force. C’est aussi une fierté, car c’est un parcours à mener, jusqu’à cette reconnaissance symbolique au Val-de-Grâce. J’en parle surtout dans mes échanges avec des sites ou des fondations : c’est devenu un vrai gage de qualité.

Et pour vous, qu’est-ce que l’innovation en santé ?
L’innovation peut s’entendre de deux façons pour moi : d’un côté, en tant que mère ayant perdu une fille d’une maladie grave ; de l’autre, en tant que fondatrice d’une association qui propose quelque chose de nouveau.
J’ai vécu ce que vivent beaucoup de familles. J’ai connu les besoins d’évasion, de respiration. C’est ce vécu qui m’a amenée à proposer des séjours uniques pour les familles. C’est là que réside notre innovation : dans ce que nous faisons vivre, dans ce que nous créons, car ce que nous proposons n’existait pas.

Que diriez-vous à ceux qui n’osent pas candidater ?
Je comprends très bien cette hésitation. On ne se sent pas toujours légitime. Moi-même, je n’aurais probablement jamais candidaté sans l’impulsion d’une personne de confiance qui m’a dit : « Mais si, tu peux le faire. »

C’est vrai que le Prix Galien reste très marqué par le domaine médical, avec une communication très technique. En tant qu’association, on peut avoir l’impression que ce n’est pas notre place. Mais justement, il faut s’autoriser à entrer dans ce cadre, car l’innovation ne se limite pas aux médicaments ou au numérique. Il y a une place pour les initiatives humaines. Et les retombées, en termes de visibilité et de crédibilité, sont réelles.

 

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