Alain Bérard
Membre du jury MedTech et Solutions Numériques
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- Médecin de santé publique, économiste de la santé et juriste en santé.
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- Directeur adjoint de la Fondation Médéric Alzheimer.
- Animateur du Collectif « Combattre la solitude des personnes âgées ».
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« Candidater, c’est déjà gagner »
Qu’est-ce que représente pour vous le Prix Galien ?
D’abord, le prestige. Et puis, c’est un prix bien positionné sur l’innovation en santé. On a souvent une vision un peu fantasmée de l’innovation : on pense à la rupture technologique spectaculaire. Or, ce type d’innovation est rare. À l’autre bout du spectre, il y a aussi des innovations discrètes, issues d’un usage détourné ou repensé d’un outil existant.
Je prends souvent l’exemple des SMS : dans les années 2010, ils ont été utilisés pour améliorer l’observance thérapeutique des personnes vivant avec le VIH. C’était simple, mais innovant. Le Prix Galien permet de reconnaître ce type de démarche, qui peut sembler banale à son porteur, mais qui ne l’est pas pour autant.
Comment avez-vous réagi la première fois qu’on vous a proposé de rejoindre le jury ?
Je connaissais le Prix Galien de nom, bien sûr, mais je n’en mesurais pas toute la portée. J’ai ressenti une forme de fierté à être sollicité. Et immédiatement après, une exigence : que vais-je pouvoir apporter ? Finalement, j’ai découvert un collectif bienveillant, rigoureux, qui partage ses savoirs. C’est une aventure humaine, au-delà de la rigueur technique.
Que diriez-vous à celles et ceux qui n’osent pas candidater ?
Si vous ne candidatez pas, une chose est sûre : vous ne gagnerez pas.
Candidater, c’est s’offrir la possibilité d’un prix… mais aussi de rencontres, d’exposition, de retours constructifs.
C’est aussi une forme d’entraînement. On apprend à présenter son concept, à le confronter à un panel d’experts exigeants mais bienveillants. Et surtout, les échanges entre candidats sont toujours très riches. Il n’y a que très rarement de concurrence frontale : on partage des idées, on s’inspire mutuellement.
Il ne faut pas non plus penser que seul le caractère « waouh » compte. Les critères sont variés : accessibilité, clarté, potentiel d’usage, service rendu. Un projet peut ne pas être disruptif mais avoir un fort impact. Et la diversité du jury, entre médecins, juristes, experts numériques, permet à chaque projet de trouver une oreille compétente.
Vous évoquez souvent les bénéfices du Prix Galien au-delà du prix lui-même…
Oui. On se fait un carnet d’adresses, on rencontre d’autres experts, on peut obtenir des conseils utiles, parfois même après la session. C’est un espace de mise en lumière, mais aussi d’amélioration continue.
Cela fait près de dix ans que je siège au jury, et j’y trouve toujours du plaisir, du renouvellement. Le Prix Galien, c’est aussi cela : un accélérateur de réflexion et de connexions.