TRIBUNES LAURÉATS
Prix Galien 2021 | E-santé
Start-ups
Synapse Medicine, une start-up qui s'intéresse à la santé de tous les français
Medication Shield est une solution d’intelligence artificielle unique de pharmacovigilance, qui facilite la gestion des déclarations des effets indésirables. Cette technologie innovante a été développée par une start-up française, Synapse Medicine, en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) de Bordeaux et Marseille.
Medication Shield est une solution d’intelligence artificielle unique de pharmacovigilance, qui facilite la gestion des déclarations des effets indésirables. Cette technologie innovante a été développée par une start-up française, Synapse Medicine, en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) de Bordeaux et Marseille.
Cette collaboration entre public et privé a permis de déployer la technologie Medication Shield, dont l’efficacité a été démontrée par plusieurs études de validation, dont l’une publiée dans la revue scientifique internationale de premier plan Clinical Pharmacology and Therapeutics.
71 % des personnes de plus de 50 ans et 86 % des plus de 75 ans prennent des médicaments une ou plusieurs fois par jour.En France :
- Le mauvais usage des médicaments est responsable de 130 000 hospitalisations évitables et de 30 000 décès par an.
- 47 % à 67 % des patients sont victimes d’une erreur ou d’une discordance de leurs traitements prescrits en ville et ceux prescrits à l’hôpital. Ces erreurs sont responsables d’événements médicamenteux indésirables graves dans 18 % à 59 % des cas.
En pratique, la technologie Medication Shield consiste à gérer pratiquement en temps réel les déclarations d’effets indésirables réalisées par le grand public sur le portail de signalement en ligne : elle les code automatiquement selon la classification internationale MedDRA et les priorise en fonction de leur gravité. Enfin, elle détermine leur effet attendu ou inattendu, ainsi que leur fréquence d’apparition telle que déterminée dans la monographie du médicament en cause.
UNE APPLICATION D’ACTUALITÉ DE MEDICATION SHIELD : PROTÉGER LA POPULATION DES EFFETS INDÉSIRABLES POTENTIELS ENCORE INCONNUS DES VACCINS CONTRE LA COVID-19
Le contexte de la pandémie de COVID-19 nécessitant une pharmacovigilance renforcée et une très grande réactivité concernant les vaccins développés selon des processus très rapides et novateurs, l’ANSM a naturellement choisi de déployer Medication Shield sur l’ensemble du territoire. Ainsi, les équipes de surveillance de l’ANSM et des 31 CRPV de France peuvent analyser rapidement les signalements d’effets indésirables par ordre de priorité. Les fiches de signalement sont remplies par les patients, médecins ou pharmaciens sur le site dédié (signalement-sante.gouv.fr), puis anonymisées par l’ANSM et, enfin, codifiées dans des termes médicaux précis pour pouvoir les comparer et les classer. Medication Shield permet ainsi aux pharmacovigilants, médecins et pharmaciens de terrain de gagner du temps dans la gestion des déclarations d’effets indésirables, de les qualifier et de prioriser les plus urgents. L’enjeu majeur est de pouvoir être le plus réactif possible face à un événement inattendu suite à la vaccination contre la COVID-19.
Deux fois par mois, l’ANSM publie son point sur la situation de surveillance des vaccins contre la COVID-19 après réunion du comité de suivi.
POUR SYNAPSE MEDICINE : LE GRAND PUBLIC, UN ACTEUR CLÉ DE LA PHARMACOVIGILANCE
Après avoir identifié le problème majeur de santé publique lié au mauvais usage des médicaments (voir encadré ci-dessus), Synapse Medicine accompagne également les médecins dans leurs prescriptions, les pharmaciens lors de la délivrance, mais aussi les patients lors de la prise de médicaments.
En effet, plusieurs problèmes ont été identifiés au début de la pandémie après l’annonce, par le ministre des Solidarités et de la Santé, du danger que représentaient les anti-inflammatoires en cas de contamination par la COVID-19 :
- La poursuite de la prise de certains médicaments en automédication (8 Français sur 10 ont eu recours à l’automédication en 2018), sans savoir qu’il s’agissait d’anti-inflammatoires.
- Sous l’effet de la panique, l’arrêt de traitements chroniques prescrits par un médecin (20 millions de Français souffrent de maladies chroniques).
Pour faire face à ces situations, Synapse Medicine a développé la plateforme sécurisée et gratuite (mise en ligne depuis le 16 mars 2020) covid19-medicaments.com, qui permet, en cas de symptômes de COVID-19, de vérifier rapidement, sans solliciter un médecin, si un médicament est susceptible d’aggraver ces symptômes. Cette plateforme bénéficie de l’appui d’un comité scientifique composé d’experts scientifiques et médicaux (département de pharmacologie du CHU de Bordeaux, Société française de pharmacologie et de thérapeutique, réseau national des centres de pharmacovigilance et soutien de l’ANSM). Elle fait maintenant partie intégrante de l’application Synapse destinée au grand public et dédiée au bon usage du médicament.
Par un appel à manifestation d’intérêt (AMI), l’État a souhaité identifier sur le territoire français les acteurs économiques concernés et recueillir leurs propositions de projets. Cet AMI a permis de préfigurer de futurs appels à projets et d’identifier des projets prioritaires.
Parmi les projets retenus figure Synapse Medicine pour « Mon Bouclier Médicament », plateforme nationale combinant pharmacologie et intelligence artificielle à destination du grand public. Elle a pour objectif l’aide au diagnostic et à la prise en charge des effets indésirables médicamenteux.
D’une façon plus générale, hormis la COVID-19, la contribution de chaque individu est, en effet, nécessaire au bon fonctionnement des circuits de pharmacovigilance, en signalant, sur le portail de signalements, s’il présente des effets indésirables inquiétants suite à l’administration d’un médicament et/ou à une vaccination, qui n’auraient pas été évoqués par son médecin. Il ne faut donc pas hésiter à recommander aux patients de participer à cette action de prévention, car elle permet, in fine, une protection collective de la population.
Dr Catherine Bouix
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