Le point de vue du Pr Sonia PROT-LABARTHE
PU-PH en pharmacie clinique à Nantes
Vice-doyenne aux affaires hospitalières à l’UFR de Pharmacie de Nantes Université
Rédactrice en chef du Pharmacien Clinicien
Et membre du jury Médicament & travaux de recherche
Qu’est-ce que représente pour vous le Prix Galien ?
C’est un prix dont on entend beaucoup parler, un nom renommé, presque mythique dans les études pharmaceutiques. Le serment de Galien nous accompagne dès la formation. L’an dernier, c’était la première fois que je participais au jury, et cela m’a permis de mieux comprendre l’ampleur du prix et la variété de ses catégories. Le Prix Galien récompense bien plus que ce que l’on imagine.
Comment définiriez-vous l’innovation en santé ?
C’est toute nouveauté, sous toutes ses formes, qui va servir le patient. Cela peut être un médicament, bien sûr, mais aussi une manière différente d’accompagner, de prendre soin, d’alléger son quotidien. L’innovation peut aussi concerner l’entourage du patient, les soignants, les démarches administratives. Il faut être ouvert aux multiples formes que peut prendre l’innovation, au-delà des solutions thérapeutiques classiques.
Comment se déroule l’évaluation des candidatures par le jury ?
Chacun reçoit des dossiers à analyser en détail. On est curieux, donc on va aussi jeter un œil aux autres. Cela nous permet de comparer, de mieux cerner la diversité des projets. On rédige un rapport, puis on échange nos points de vue en recevant ceux des autres évaluateurs. C’est enrichissant de voir ce que d’autres ont perçu ou interprété différemment. Lors de la réunion collective, les échanges sont riches, les débats vivants. Très vite, des projets forts émergent, et la discussion porte alors sur leur portée, leur solidité, la fierté qu’on aurait à les voir lauréats.
Que diriez-vous à celles et ceux qui n’osent pas candidater ?
Les candidatures sont très variées, tout comme les volets du Prix Galien. Il ne faut pas penser que ce prix n’est réservé qu’aux grandes découvertes. Il y a une place pour beaucoup de projets, y compris en recherche fondamentale, en accompagnement du patient, ou dans des approches moins visibles.
Je dirais : regardez l’appel à projets dans le détail. Parlez-en autour de vous. Si ce n’est pas pour vous, ce sera peut-être pour quelqu’un de votre entourage. Et parfois, on a besoin qu’on nous dise : « Vas-y, toi tu pourrais le faire ». Il ne faut pas trop douter de ce qu’on fait. Il faut le reconnaître et le valoriser. Le jury est ravi de découvrir des parcours, des profils, des projets. À chaque fois, on est ébahis. Alors, tentez.